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4 jours de randonnée dans les Dents Blanches

Temps de lecture — 5 minutes

Récit de nos 4 jours de randonnée dans les Dents Blanches, une chaîne de montagne du nord des Alpes entre Sixt-Fer-à-Cheval en France et Champéry en Suisse. Plus sauvage que la vallée de Chamonix au sud, il existe un sentier de grande randonnée (GRP) qui fait le tour des Dents Blanches mais nous ne l’avons que très partiellement emprunté sur cette randonnée.

Cet article a été rédigé par Marianne Sauvagnac et Perrine Hessel.

Organiser sa randonnée dans les Dents Blanches

Les Dents Blanches font partie du massif du Giffre, proche de Morzine. Leur sommet est la dent de Barme et l’on trouve de nombreux refuges parsemés dans le massif.

Infos pratiques

  • Difficulté : Difficile
  • : Massif du Griffe
  • Distance : 48,5 km
  • Dénivelé : 3 680 m
  • Durée : 4 jours

Est-ce que le bivouac est autorisé dans le massif ?

Oui avec les règles habituelles du bivouac, se référer à notre article à ce sujet pour plus d’informations.

Quand partir faire du bivouac dans le massif ?

Du printemps à l’automne. Il faut se renseigner sur la présence de neige en début et fin de saison qui peut rendre l’itinéraire compliqué à certains passages. Nous sommes parties au mois d’août.

Jour 1 – Randonnée dans les Dents Blanches – Bivouac au lac de la Vogealle

Après un café au lac des Mines d’Or avant de mettre de la route, nous avons laissé la voiture au parking à 11h. Un petit chemin partant du parking évite de suivre la route au début de cet itinéraire de randonnée dans les Dents Blanches. Ce premier tronçon grimpe tranquillement entre prairie et forêt pour atteindre le refuge de la Chardonnière puis celui de la Golèse. Depuis ce dernier nous allons direction l’arête herbeuse qui permet d’atteindre la tête de Bostan (2 400m) , premier sommet de ce périple mais ce n’est pas le point culminant de ce premier jour !

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En redescendant au col de Bostan nous nous dirigeons vers la difficulté de la journée : le pas au Taureau. Pour faciliter le passage assez vertical dans les rochers, les mains courantes et cordes installées vous seront une bonne aide (pour les plus joueurs, le premier qui touche la corde a perdu). On ne peut pas vous dire si la montée est impressionnante puisque l’on ne voyait pas à 5 mètres à cause d’un brouillard de film d’horreur…

Bivouac au lac de la Vogealle

Arrivé en haut, si le brouillard vous laisse tranquille vous pourrez apercevoir le lac de la Vogealle, destination de cette première journée de randonnée dans les Dents Blanches. La descente vers le lac est moins technique mais peut être un peu glissante s’il pleut. Nous avons choisi de poser le bivouac sur les hauteurs du lac de la Vogealle avec un magnifique panorama sur les montagnes surplombant le cirque du fer à cheval.

Pas mal de terrasses plates permettent de passer une soirée au calme à distance des berges du lac plus prisées par les randonneurs pour la nuit. Le spot n’est pas face au coucher du soleil mais la dégustation d’aligot face aux montagnes rosées par le soleil vaut le coup. Résultat de notre soirée étoilée : Marianne une dizaine d’étoiles filantes, Perrine 2 étoiles filantes…

Jour 2 – Randonnée dans les Dents Blanches – Bivouac au lac de la Vogealle

Nous sommes parties pour une grosse journée en tête sous forme de boucle mais c’était sans compter la météo… La tente rangée et le petit déjeuner avalé nous sommes descendus au lac direction le refuge de la Vogealle. L’objectif du jour est d’atteindre le petit Ruan (2 845m) par un chemin bifurquant à gauche avant le refuge. Le sentier pour l’atteindre est engagé mais visible grâce à des cairns.

Malheureusement une averse nous a rattrapées à 200 mètres de dénivelé du sommet et nous avons préféré faire demi-tour avant d’atteindre le sommet. Le temps de redescendre le soleil était de retour… mais il nous a laissé l’opportunité d’un beau point de vue. Pour nous consoler, le refuge de la Vogealle et ses poules nous ont accueilli le temps d’une limonade.

Ce soir-là, nous avons décidé de poser le bivouac au plus proche du lac de Vogealle, sur ses berges, en compagnie d’un autre groupe de randonneurs. Une bonne nuit de sommeil nous attend pour nous préparer notre 3ème journée de randonnée dans les Dents Blanches.

Jour 3 – Randonnée dans les Dents Blanches – Bivouac au refuge de Bostan

Le troisième jour de randonnée dans les Dents Blanches a commencé, et comme chaque jour, l’illusion persistait que cette journée serait plus clémente que la précédente. Une fois de plus, nous nous sommes trompées.Le début de notre première heure de randonnée nous a confronté à un dénivelé substantiel de 300 mètres raide, traversant le Pas de l’Ours. Entre nos gouttes de transpiration et nos pas pesants sur des sentiers étroits, les chamois nous observaient, perchés sur les hauteurs avec une telle classe, nous dévisageant comme s’ils assistaient au spectacle de l’année.

Plus haut encore, en arpentant le vaste plateau, nous avons découvert un endroit potentiellement idéal pour bivouaquer dans le massif. Plus loin, nous avons décidé de gravir la Pointe de Bellegarde à 2514 mètres en laissant nos sacs un peu plus bas. Nous avons avalé encore 200 mètres de dénivelé pour atteindre l’un des sommets les plus emblématiques de la région. La vue depuis ce point culminant dominait le cirque du Fer à Cheval avec ses cascades, ainsi que les premiers sommets suisses de plus de 3000 mètres. Une vue spectaculaire. Étrangement, ce sommet a été le seul passage où nous avons pu capter un signal réseau.

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Redescendues du sommet, nous avons poursuivi notre chemin le long du Col des Chambres. Nous sommes passées devant le Lac des Chambres, réputé pour sa couleur bleu éclatant qui le rendait singulier. Alors qu’il faisait chaud à l’extérieur, la température du lac glaciaire a été mesurée à 6°C grâce à notre montre Garmin. Notre chemin a continué jusqu’au bas de la vallée, où nous avons atteint le Refuge de Folly. Là, nous avons savouré une délicieuse tarte aux myrtilles accompagnée de citronnade.

Sous le soleil tapant, on a dégoté la motivation pour escalader la vallée de l’autre côté des Rochers de la Couarra, en passant entre la Combe aux Puaires et Pointe Droite, remontant le dénivelé comme des sportives de haut niveau en quête de sensations fortes… ou peut-être juste un peu déconnectées de la réalité. Ce moment a probablement été le plus exigeant du trek, marchant 900 mètres de dénivelé jusqu’à la Pointe Droite à une altitude de 2503 mètres, où la pluie nous a rejoint. Peu importe les mains gelées, nous avons toujours été prêtes à dégainer l’appareil photo ou le téléphone pour immortaliser nos visages épuisés face aux paysages sublimes de cette randonnée dans les Dents Blanches.

La journée n’était pas encore terminée : nous sommes ensuite redescendues par le Pas au Taureau en utilisant les mains courantes (cette fois-ci, nous n’avons pas joué au jeu), pour rejoindre un charmant petit refuge près du Col de Bostan. Là, nous sommes tombées sur un jeune couple qui n’était pas aussi enchanté que nous de partager notre compagnie. Un peu gênées, nous leur avons laissé le refuge et avons poursuivi notre route. Les pics des montagnes autour n’étaient pas les seuls à être acérés, il semblerait que même l’air ambiant était doté d’une pointe d’hostilité bien particulière.

À 21h30, nous avons repris notre marche, descendant plus profondément dans la vallée pour trouver le prochain refuge. Épuisées, nous sommes enfin arrivées au refuge de Bostan à 1767 mètres d’altitude. Tout cela pour…nous tromper de cabane et entrer dans celle des gardiens à 23h, les réveillant. En effet, le refuge des visiteurs se situe 50m plus bas ! Réalisant notre erreur, nous sommes parties poser nos matelas plus loin dans une prairie, pour passer la nuit à la belle étoile. Quelle journée fatigante, mais la plus complète en émotions et paysages !

Jour 4 – Fin de notre randonnée dans les Dents Blanches

Cette ultime journée de randonnée dans les Dents Blanches fut celle de la rédemption. Nous avons été réveillées tôt par la pluie et nous avons dû immédiatement ranger nos affaires. Nous avons pris le petit déjeuner au refuge juste à coté et avons sympathisé avec les gardiens que nous avions dérangés la veille. Ils ont ri en nous voyant le matin, semblables à des sans-abri dormant à même le sol devant le refuge de Bostan. 

La tarte aux myrtilles et cette tasse de café s’est révélée être l’élément clé de la journée. Par la suite, nous avons entamé notre dernière descente en passant par le col de la Golèse jusqu’à la voiture, emplies de satisfaction, de fatigue, mais surtout fières d’avoir accompli une fois de plus un périple mémorable !

  • Pierre Ferrolliet

    Fondateur de Toporando, je suis un amoureux de grands espaces et de la nature que j'explore chaque fois que j'en ai l'occasion !

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