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Grande Traversée des Alpes GR5 – Maurienne, Queyras et Ubaye – 3/4

Grande Traversée des Alpes GR5 – Maurienne, Queyras et Ubaye – 3/4

Et voici la 3ème partie de notre récit sur la Grande Traversée des Alpes par le GR5, de Modane au Lac du Lauzanier dans le Mercantour. Cette portion nous aura pris 13 jours, incluant 3 jours de pause (un peu forcés !) et quelques mésaventures !

Topoguide, itinéraire et étapes

Topoguide

Grande Traversée des Alpes GR5 – Maurienne, Queyras et Ubaye – 3/4

De la Maurienne à l’Ubaye

  • Prix : 18,40€
  • Contenu : 136 pages
  • Date de sortie : Avril 2024

Itinéraire, étapes, GPX et infos pratiques

Étapes du GR5 entre Modane et le Mercantour – Maurienne, Queyras et Ubaye

Nous avons fait cette 3e partie de la Grande Traversée des Alpes entre Modane et l’entrée du Mercantour en 10 étapes :

  • De Modane à Valfréjus
  • De Valfréjus au Lac du Peyron (par le Mont Thabor)
  • Du Lac du Peyron à Roubion
  • De Roubion au Col de Granon
  • Du Col de Granon à Briançon
  • De Briançon au Lac de Roue
  • Du lac de Roue au Col Fromage
  • Du Col Fromage à Ceillac
  • De Ceillac à Fouillouse
  • De Fouillouse à Lac du Lauzanier

En sachant que avons pris des navettes et fait du stop sur certaines courtes portions pour éviter des parties désagréables et avons fait un détour pour faire l’ascension du Mont Thabor. De plus, certaines journées ont été très courtes car nous voulions éviter de gros orages annoncés ! Ce nombre d’étapes peut donc bien entendu varier pour vous en fonction de la météo de vos choix.

Itinéraire de la Grande Traversée des Alpes


Grande Traversée des Alpes GR5 – Maurienne et Haute-Maurienne

Étape 20 : De Modane à Valfréjus

Nous ne traînons pas trop au réveil au camping de Modane car des orages sont prévus dans la journée et nous ne voulons pas marcher dessous. L’objectif du jour est d’atteindre Valfréjus à 6 km de là et 500 m de dénivelé. Nous suivons simplement la route qui serpente, petit conseil : ne tentez pas de couper, vous risqueriez de finir comme nous dans les ronces et herbes hautes haha ! Il est également possible de prendre une navette entre Modane et Valfréjus pour s’éviter cette portion assez peu agréable.

Chapelle Notre-Dame-du-Charmaix

Un sentier est cependant aménagé afin de ne pas être constamment sur la route avec les voitures, ce qui est agréable. Nous y croisons quelques petites chapelles et c’est à peu près tout. Le seul vrai point d’interêt est la chapelle Notre-Dame-du-Charmaix, suspendue au dessus du torrent. Elle est célèbre dans toute la Maurienne et l’ambiance avec la brume rend le lieu mystique.

Depuis l’époque de Charlemagne, un pélerinage est organisé à la chapelle Notre-Dame-du-Charmaix chaque premier dimanche de Septembre !

Nous arrivons finalement vite à Valfréjus dans la matinée avant que ce ne soit le déluge. Nous avons réservé une nuit à l’auberge de jeunesse Bodygo, qu’on vous recommande chaudement. Nous faisons nos courses au Sherpa (plutôt bien achalandé !), une machine à laver et passons l’après-midi à manger, bouquiner et discuter avec d’autres randonneuses et randonneurs.


Étape 21 : De Valfréjus au Lac du Peyron (par le Mont Thabor)

Col de la Vallée étroite

Le buffet du petit déjeuner de l’auberge de jeunesse nous donne l’énergie nécessaire pour entamer la journée ! Nous marchons dans la brume et croisons beaucoup de randonneurs et randonneuses. Ça monte bien pendant 8km, jusqu’au col de la Vallée étroite.

Bon à savoir : À environ 4km du départ, au niveau d’un parking, se trouvent des toilettes sèches ! Tout confort ! Pierre profite de la brume et rosée matinale pour faire de la photos des nombreuses fleurs que l’on croise. L’ambiance fraiche est revigorante et la brume se dissipe doucement.

Arrivés au col de la Vallée étroite, nous quittons le GR5 en direction du lac du Peyron et du Mont Thabor (que nous voulons grimper !), en profitant de paysages magnifiques et dégagés : les nuages sont partis et la vue est incroyable ! C’est également au niveau de de ce col que démarre le GRP. Tour du Mont Thabor.

Ascension du Mont Thabor pendant notre GTA

Nous arrivons assez vite au lac du Peyron, où nous avons décidé de dormir ce soir. Mais il est encore tôt, et grâce à la mini journée de la veille, nous avons encore de l’énergie après ces 12km parcourus (et 1000M de D+ !). Nous apercevons au loin Ben qui marche, mais il est bien trop avancé pour qu’on le rattrape. Nous décidons de nous délester de nos sacs et de cacher nos affaires derrière des pierres pour faire l’ascension du Mont Thabor en étant plus léger. On prend le temps de manger au bord du lac avant d’attaquer l’ascension du Mont Thabor sur notre Grande Traversée des Alpes.

L’ascension du Mont Thabor depuis le lac du Peyron, c’est 800m de D+ sur 4km. Avec 12kg en moins sur le dos, on monte sacrément vite ! Faut dire qu’on commence à être en forme après ces semaines sur la Grande Traversée des Alpes. Chaque fois que nous nous retournons pour regarder la vue, on en a le souffle coupé. Cette impression d’immensité et d’ouverture, de nature et d’apaisement nous sidère. Nous passons le Col des Méandes, un joli passage à 2 727 mètres d’altitude qui offre déjà un superbe panorama sur les sommets aux alentours !

Sur les 100 derniers mètre de D+, nous avons littéralement la tête dans les nuages au sommet du Mont Thabor et ne voyons pas à 10m. Nous sommes tout de même à 3165m d’altitude mais ne profiterons pas de la vue au sommet. Une autre fois peut être ! Solène, Manon et Simon, qui l’ont fait le lendemain avec vue dégagée nous ont dit que cela valait le détour ! Le Mont Thabor étant le sommet le plus haut du coin, il accroche très souvent les nuages.

Nous retrouvons Ben en haut du Mont Thabor, et redescendons ensemble. La traversée de quelques névés est assez engagée mais en étant précautionneux, tout se passe bien. Heureusement que nous avons nos bâtons pour nous stabiliser !

Le Mont Thabor est le sommet de plus de 3000m le plus facile à gravir sur la Grande Traversée des Alpes. On vous recommande vraiment de faire le détour si vous avez le temps !

Bivouac au lac du Peyron

De retour au lac du Peyron, nous retrouvons nos affaires, ainsi que Manon, Solène et Simon qui sont arrivés entre temps. Nous installons notre bivouac au lac du Peyron tous ensemble, un peu en contrebas à l’abri du vent, au total, 7 tentes ! On profite de cette soirée, conscients que c’est certainement la dernière fois que nous nous retrouvons tous ensemble sur la Grande Traversée des Alpes.


Étape 22 : Du Lac du Peyron à Roubion

Voici déjà 4 semaines que nous sommes sur la Grande Traversée des Alpes ! Pour fêter ça, une gastro ou indigestion a touché Pierre cette nuit. La journée va être (très) longue pour lui car il est déshydraté, fiévreux et n’a pas dormi de la nuit. Solène, Manon et Simon sont partis tôt pour faire le Mont Thabor. Solène nous a laissé un petit mot qui fait du bien au moral après cette nuit catastrophique. Pas très loin de notre spot de bivouac au lac du Peyron, des campeurs se sont fait encerclés par des vaches et taureaux ce matin, nous prenons un temps le matin pour les aider à se mettre en sécurité !

La Vallée Étroite

Nous rejoignons le GR5 en suivant le ruisseau qui descend dans la vallée depuis le lac du Peyron jusqu’à la superbe plaine de Tavernette (jonction avec le GR5 ici), avec son sol humide et spongieux. Nous entrons ensuite dans la magnifique vallée Étroite, en suivant de beaux ruisseaux. Cette portion est vraiment bucolique, nous nous sentons coupés du monde. Merci la Grande Traversée des Alpes pour ce passage, même si Pierre ne profite qu’à moitié dans son état !

Après 1h30 de marche, nous nous arrêtons quelques minutes au lieu-dit « Pont de la fonderie« , à l’ombre des arbres pour que Pierre puisse faire une petite sieste. Il est possible d’y installer un joli bivouac en bord de rivière ! Des pêcheurs et des marcheurs à la journée profitent du beau temps. Après ces 6km et 650m de D- depuis ce matin, nous nous arrêtons à la frontière italienne, aux Granges de la Vallée Etroite, pour manger dans un refuge (il y en a plusieurs dans le hameau).

On en trouve un avec de la place, dans lequel on s’offre un bon repas et une limonade, histoire de nous mettre de l’énergie pour le reste de la journée (enfin, Pierre essaie de manger plutôt). Il nous reste encore le Col des Thures à passer, 3 km pour 400m D+.

Nuit au camping municipal de Roubion

Le sentier monte en lacets dans la forêt, c’est plutôt agréable ! Une fois en haut, la vue dégagée est magnifique. Petite sieste encore pour Pierre, qui est à la peine. Arrivés au Col des Thures (l’ancienne frontière franco-italienne !), nous tombons sur le superbe lac Chavillon, entouré de montagnes. Il y a des animaux, des gens qui picnic, c’est vert et tellement beau ! Il nous reste encore 4 km jusqu’au camping de la Lame, à Roubion.

La descente qui suit est compliquée : on roule vraiment sur les petits cailloux. Il faut donc être vigilant pour ne pas tomber, et avec la fatigue ce n’est pas toujours évident !

Nous arrivons (enfin) à Roubion, un petit village niché au fond de la superbe vallée de Nevache, au bord de la Clarée. Rapide ravitaillement à l’épicerie puis direction le camping de la Lame, le camping municipal de Roubion. Les douches sont payantes, le camping est peu cher et il est rempli quasi exclusivement de voitures et de camping-cars. Mais nous pouvons nous laver, et utiliser les commodités d’un camping, même s’il n’a pas de salle hors sac. Ça ne fait pas de mal quand on a passé une (très) mauvaise nuit la veille !

Il est possible d’installer son bivouac sur la Grande Traversée des Alpes à peine plus loin que Roubion, sur une zone plate, en bord de rivière. Il y a même des toilettes sèches, de l’eau et des tables de picnic. Mais Pierre a besoin de passer une bonne nuit (et d’avoir de vraies toilettes !).


Étape 23 : De Roubion au Col de Granon

Le matin, le camion-boulangerie de la Boulangerie du Cristol débarque au camping et nous y achetons du pain délicieux et des viennoiseries pour le petit déjeuner. Nous tardons à partir, et quelle bonne surprise lorsqu’on croise, au moment où nous mettons nos sacs sur le dos, Solène et Simon ! Simon quitte la Grande Traversée des Alpes pour rentrer, et Solène prendra un peu de repos dans ce camping.

Variante du GR5 par le lac de l’Oule

Le premier kilomètre est plat et agréable, le long d’un ruisseau. Effectivement, le spot de bivouac aménagé est très chouette ! Vient ensuite une belle montée : 600M de D+ sur 3km. C’est assez raide, nous sommes dans les sous-bois donc protégés du soleil, ce qui est un plus en ces temps chauds.Nous décidons de prendre une variante pour le Col de l’Oule car le lac de l’Oule est réputé superbe. Nous quittons donc le GR5 peu avant le col du Granon en bifurquant à gauche. On croise une rivière un peu plus loin, on en profite pour nous ravitailler en eau avec notre gourde filtrante Katadyn Befree.

Après cette interminable montée, on arrive sur un superbe plateau où nous faisons un pique-nique à l’abri des arbres. La traversée du plateau est vraiment magnifique, encore un régal sur cette Grande Traversée des Alpes. Voilà 7km que nous marchons depuis ce matin, et quelques 900m de D+, et nous arrivons enfin au lac de l’Oule. Bon, le cadre est magnifique mais par conter il y a beaucoup (trop) de monde : un parking n’est pas loin ce qui le rend très accessible.

Après une petite sieste et un trempage de pieds, nous faisons notre dernière montée de la journée pour atteindre le col de l’Oule, à 2 546 mètres d’altitude. Nous décidons de quitter une nouvelle fois le chemin officiel du GR5 car il y a trop de monde sur le sentier qui part en direction du parking. Nous prenons donc le chemin sur la droite, qui grimpe en direction Col des Cibières et qui serpente sur les crêtes afin de ne pas traverser le parking, et sans regret : la vue est vraiment superbe ! Des montagnes à perte de vue et personne, c’est parfait !

A la buvette du parking du col de Granon, nous faisons une petite pause boissons fraiches et remplissons nos gourdes. Des toilettes sèches sont à disposition sur le parking. Puis nous marchons encore un kilomètre et trouvons un superbe spot de bivouac au col de Granon assez plat, juste avant la Crête de Peyrolle. Dîner avec vue imprenable, mais beaucoup de vent. Nous voilà de nouveau seuls au monde ! Un des plus beaux spots de bivouac de notre Grande Traversée des Alpes !


Étape 24 : Du Col de Granon à Briançon

Nous partons tôt le matin pour atteindre Briançon. Nous souhaitons y faire un peu de logistique (le matelas de Pierre se dégonfle seul pendant la nuit) et nous sommes dépendants des horaires des commerces. On veut donc y arriver tôt !

Variante du GR5 par la crête de Peyrolle

Nous avons décidé de prendre une variante du GR5 par la crête de Peyrolle pour aller à Briançon. Nous y montons doucement, c’est assez abrupte mais pas l’ascension est courte. Une fois en haut, nous longeons la crête de Peyrolle, avec quelques passages techniques, engagés, nous sommes très vigilants pour ne pas nous mettre en danger.

La vue est aussi belle d’un côté que de l’autre, nous sommes ébahis par la beauté des paysages à 360°! Mais la traversée de la crête de Peyrolle entre le col de Granon et Briançon est longue et demande beaucoup de concentration, nous fatiguons. De plus, comme c’est une variante du GR5 que nous empruntons, trouver le chemin est parfois un peu laborieux. Il nous faut plus de 1h pour traverser les 3km de crête !

Le passage par la Petite Peyrolle à 2618m est somptueux ! Nous arrivons finalement au bout de la crête, au niveau de la Serre des Aigles, un beau sommet panoramique entre Briançon et Val de la Clarée. Nous commençons à descendre et nous retrouvons sur des parties de désescalade, donc toujours très concentrés pour ne pas tomber, c’est bien engagé franchement. On vous conseille d’éviter la crête de Peyrolle si vous avez le vertige ou de l’appréhension et de suivre le tracé officiel de la Grande Traversée des Alpes !

Enfin nous arrivons sur un vrai sentier et c’est tout de suite plus facile. Nous y croisons des remparts et des casernes abandonnés, c’est vraiment très joli. Nous descendons, longtemps, il fait très chaud et nous sommes épuisés. Au total, la descente aura duré 2h30, 1200m D- sur 7km, mais elle est à l’ombre, ce qui nous sauve avec la chaleur qu’il fait !

Arrivés à Briançon, nous sommes très fiers ! En effet, Briançon marque la moitié de la Grande Traversée des Alpes ! Nous nous offrons donc un bon restaurant en terrasse. Nous nous baladons un moment dans la vieille ville, vraiment magnifique avec ces ruelles pavées.

Ensuite, nous faisons désesperement le tour des magasins d’articles de sports pour trouver un matelas Thermarest Neoair Xlite neuf à Pierre (le sien est crevé…), mais ce sont 3 visites non concluantes. On appelle un dernier magasin, Chullanka, et le vendeur nous annonce qu’il en a en réserve ! Nous passons donc à La Poste pour envoyer un colis afin de nous délester de quelques affaires et renvoyer le matelas de Pierre qui fuit.

Nous passons donc chez Chullanka (qui se situe en zone industrielle, excentré du centre) pour nous ravitailler en lyophilisés et en gaz. En effet, dans le Queyras on croise peu de villages, il faut donc anticiper pour avoir toujours de la nourriture sur soi. Puis nous prenons la direction du camping des 5 vallées ! Il y a une piscine, une petite épicerie, des sanitaires confortables, mais pas de papier toilette. On s’installe sur un emplacement sous les arbres. Pas de chance cette nuit-là : DJ Patrick ambiance le camping jusqu’à 23h !


Grande Traversée des Alpes GR5 – Briançonnais et Queyras

Étape 25 : De Briançon au Lac de Roue

Retrouver le GR5 depuis le camping de Briançon se fait sans encombre. On suit la départementale, puis nous traversons quelques hameaux sympathiques où il a l’air de faire bon vivre. Une fois de nouveau sur le tracé de Grande Traversée des Alpes, nous grimpons. Le chemin serpente sur une route forestière sans voiture, c »est une longue montée assez facile. Nous y croisons quelques VTT jusqu’aux Chalets-des-Hayes, un très charmant hameau !

La montée continue le long d’un sentier sous les arbres. Nous y croisons une famille de voyageurs qui partent 6 mois chaque année et ont fait 4 fois le tour du monde. Les rencontres en itinérance sont tellement riches et variées !

Col des Hayes sur le GR5

Nous arrivons sur une vaste prairies et continuons de monter en plein soleil. Après 10km de marche et 1000m de dénivelé, nous faisons une pause déjeuner avec vue à l’abri d’un conifère avant d’entamer la montée du col des Hayes. L’inclinaison de la pente est plus importante, une moyenne de 20% sur 1km, sans arbre pour donner de la fraicheur. Heureusement, l’arrivée en haut du col des Hayes récompense l’effort ! La vue est superbe et c’est vraiment plaisant d’observer, perchés là-haut, le parcours fait depuis le début de la journée. Quel bonheur cette Grande Traversée des Alpes !

Nous repartons de l’autre côté du col, direction le Queyras ! Pierre est pressé d’y être car il a fait le tour du Queyras en 7 jours avec Clément il y a deux ans et il avait adoré ce massif !

La descente est assez raide jusqu’au petit hameau de l’Echaillon. Arrivés sur la route, nous prenons à gauche pour continuer le chemin. Nous rencontrons quelques personnes qui font de la via ferrata dans le coin et de nombreux randonneurs et randonneuses à la journée.

Échaillon et Pra Premier

Il y a une belle zone de bivouac au plan d’eau de Pra Premier, environ 1km après l’Echaillon. Le lieu est superbe, avec un grand lac, un parking, et plusieurs départs de randonnée et via ferrata. Cependant, nous décidons de continuer de marcher encore 10km avec pour objectif de dormir au lac de Roue. Nous traversons le charmant camping de l’Izoard situé dans les pinèdes puis longeons une départementale, ce qui n’est honnêtement pas super agréable. Enfin, nous entrons dans une forêt qui surplombe le joli petit village d’Arvieux. Nous sommes fatigués car nous avons marché 20km et fait une belle ascension et une belle descente !

Bivouac au lac de Roue sur la GTA

Montée finale depuis le hameau Les Maisons jusqu’au lac de Roue, les jambes fatiguent mais l’appel d’une nuit au bord du lac de Roue nous donne le dernier regain d’énergie. Bon, lorsque nous y arrivons, il s’avère qu’on a quelques difficultés à trouver un spot plat pour poser la tente et pas trop humide. Finalement, nous installons le bivouac au lac de Roue à côté d’une table de pique-nique. C’est un peu de travers mais ça fera très bien l’affaire !

Une éco-garde, Elyse, vient à notre rencontre pendant notre dégustation de lyophilisée. Elle nous fait un point sensibilisation à la réglementation dans le Queyras, elle est particulièrement investie et vraiment sympathique. Encore une chouette rencontre sur la Grande Traversée des Alpes !


Étape 26 : Du lac de Roue au Col Fromage

Le bivouac a été très paisible au lac de Roue. Tellement paisible que nous nous réveillons plus tard que d’habitude, vers 8h30, une vraie grasse matinée sur la Grande Traversée des Alpes ! Nous ouvrons la tente et profitons de cette belle vue sur le lac pendant le petit déjeuner.

Château-Queyras

La première partie de la matinée se fait en forêt, c’est calme et les premiers rayons du soleil traversent les branches, ce qui rend le décor féérique. Nous descendons jusqu’au très joli village de Château-Queyras, avec son chateau perché sur la falaise. Nous y arrivons par un petit bout de route sinueuse où les voitures roulent assez vite, pas hyper agréable. À Château-Queyras, on profite de la fontaine pour remplir nos gourdes et de toilettes confortables sur la place du village. On prend même le temps de se faire un café !

Perché à plus de 1 300 mètres d’altitude, Château-Queyras surveille la vallée du Guil depuis le Moyen Âge. Pris par les protestants en 1587, puis assiégé par les troupes de Savoie en 1692, ce fort a longtemps joué un rôle stratégique dans la défense des Alpes. Aujourd’hui, on peut le visiter librement et grimper sur ses remparts.

Nous repartons ensuite en direction du col Fromage. Comme tout bon col de la Grande Traversée des Alpes qui se respecte, il faut grimper ! Le chemin est accidenté, il faut redoubler de vigilance concernant la pose de pieds pour ne pas se tordre une cheville. Le sentier monte en lacets, et nous faisons notre pause déjeuner à l’ombre d’un arbre car le soleil est fort.

Nous continuons sur un plateau, et profitons du joli paysage. Nous longeons le torrent de Bramousse, qui s’apparente plutôt à un cours d’eau, dans lequel on remplit nos gourdes. Lors de cette pause, nous nous retrouvons entourés d’une nuée de papillons qui se posent sur nous et nos affaires. Nous voilà recouverts de papillons tous plus jolis les uns que les autres, c’est un moment magique, le temps s’arrête.

Plus haut, le torrent est plus large et nous en profitons pour faire un brin de toilette et nous refroidir les pieds au niveau de Fontaine Rouge. Il y a une table de picnic et de l’eau potable. Bien sûr, quelques papillons viennent nous dire saluer à nouveau. Nous avons trouvé le paradis des papillons !

On quitte le torrent de Bramousse pour continuer en direction du Col Fromage. Environ 30 minutes de marche nous ont suffit avant de trouver le spot parfait de bivouac sur les hauteurs, 3km avant le col Fromage. Le point de vue est magique et il y a une fontaine quelques mètres en contrebas. Nous voyons des vaches en contrebas et espérons ne pas nous réveiller au milieu d’elles demain matin. La vue est magnifique, le coucher de soleil incroyable, et à part le tintement des cloches le calme est absolu, un vrai bonheur.


Étape 27 : Du Col Fromage à Ceillac

Col Fromage sur le GR5

Nous nous réveillons en super forme et replions la tente dans ce décor idyllique. Aujourd’hui, nous avons planifié une petite journée : 7 km et principalement du plat et de la descente, un luxe sur cette Grande Traversée des Alpes !

On repart en direction de ce fameux col Fromage. Nous longeons le versant de la montagne sur un sentier agréable. La fraîcheur du matin est un délice et tout est particulièrement calme. Une fois au col Fromage (déception, il n’y a pas d’énorme plateau de formages qui nous attend…), nous descendons un chemin jusqu’à Ceillac. C’est la ville de départ du GR58 tour du Queyras, Pierre est nostalgique !

A Ceillac, il y a ce qu’il faut pour se ravitailler : un Proxi, un marché, une boulangerie, même des restaurants ! Il y a également un camping municipal pas cher et top.

Nous récupérons une navette à Ceillac qui nous dépose à Guillestre. On a pris un logement en dur pour 2 nuits afin de nous reposer et gérer un peu de logistique ! Nous y croisons Solène qui a aussi pris la navette car elle a le cou bloqué : nos corps commencent à être fatigués !


Étape 28 : De Ceillac à Fouillouse

Lac Miroir

Le repos aura duré une journée de plus puisque j’ai eu une intoxication alimentaire et qu’on a dormi une nuit supplémentaire au camping de Ceillac. Nous quittons le camping de Ceillac avec pour objectif de manger au lac Sainte-Anne, annoncé à 3h30 de marche de Ceillac. On commence par 1,5 km de plat, puis une montée bien coriace arrive : 600 m D+ sur 3km jusqu’au lac miroir. Il est foncé, ce qui fait qu’il reflète le paysage tel un miroir. C’est joli, mais on ne s’y attarde pas car il y a beaucoup de monde et que nous avons une sacré journée de prévue.

Il est possible d’installer son bivouac au lac miroir pendant la Grande Traversée des Alpes, c’est vraiment chouette comme coin et il doit y avoir moins de monde en fin de journée.

Nous arrivons rapidement sur des pistes de ski. C’est clairement moins bucolique ! Les remontées mécaniques ont pris place dans le paysage montagnard, et on se rend bien compte une fois de plus de l’impact du ski alpin sur la nature.

Lac Sainte-Anne sur le GR5

Nous arrivons au lac Sainte-Anne après une matinée à 7,5km et 800m de D+. Il y a énormément de monde, des gens de baignent, d’autres profitent du paysage. Nous, on mange, affamés. Le lac est bleu turquoise, c’est magnifique. Avec les montagnes autour, ça vaut bien cette grimpette ! Il est également possible d’installer son bivouac au lac Sainte-Anne, ça vaut le coup !

Des orages sont annoncés et le ciel tourne doucement. On part assez vite pour passer le col de Girardin et nous mettre à l’abri plus bas. Il nous reste 300m de D+ jusqu’en haut. Ça se monte plutôt bien, nous mettons 1h pour l’atteindre. La descente est aussi abrupte et fait mal aux cuisses ! On trouve une source dans laquelle on se ravitaille en eau, pendant que des marmottes nous passent le bonjour.

950m de D- après le col de Girardin, nous retrouvons une départementale, qu’on doit longer pendant 11km sur le GR5 (enfin, le chemin alterne entre départementale et petit sentier mais bon). On décide alors de faire du stop depuis la Barge pour ne pas marcher sur du bitume si longtemps. Après plusieurs refus, une voiture s’arrête et on nous propose de nous avancer un peu. Ils nous déposent au pont du Châtelet.

Le pont du Châtelet est un impressionnant pont en arche de pierre, construit à 27 mètres au-dessus de l’Ubaye ! La vue sur la vallée de l’Ubaye depuis le pont est grandiose ! Merci la Grande Traversée des Alpes pour tous ces points de vue dingues.

Il nous reste 3km et 300m D+ sur cette route, alors on se dit qu’on va retenter le stop, et si ça marche tant mieux, sinon on continuera à pied ! En 5 minutes, une voiture s’arrête et une famille nous prend, encore de jolies rencontres.

Bivouac peu après Fouillouse

Ils nous posent à Fouillouse, un très joli hameau ! On s’installe boire un sirop et manger une glace au Gîte Les Granges. Nous entendons des randonneurs à côté dire qu’il y a de l’orage prévu ce soir. Le gérant du lieu nous rassure et nous indique un coin de bivouac un peu après le hameau. Il ya également une petite épicerie « Chez Bourillon » dans le village de Fouillouse. En effet, on marche 500m et on se pose pas très loin du joli cours d’eau, à l’abri des arbres et loin du col.

Petite toilette, puis on commence à diner lorsque l’orage commence à gronder. On range tout et on va s’abriter dans notre tente (qui ne protège pas de l’orage, on vous le rappelle !). C’est un sacré gros orage qui aura duré près de 2h, et qui est passé vraiment pas loin de Fouillouse. On est bien contents d’avoir choisi cet endroit pour dormir, à l’abri du danger et proche du hameau.


Étape 29 : De Fouillouse à Lac du Lauzanier

Nous partons ce matin avec la tente trempée et donc bien plus lourde dans le sac ! On entame la journée par une montée d’environ 1,5 km avec 250 m de D+ jusqu’à un plateau après le Col du Vallonnet. Nous le traversons, le paysage est une fois de plus à couper le souffle, très vert, on longe un cours d’eau translucide et particulièrement paisible, on se croirait presque dans le Seigneur des Anneaux alors que nous sommes sur la Grande Traversée des Alpes !

Lac du Vallonet Inférieur

Nous nous arrêtons au lac du Vallonet Inférieur pour manger un bout et faire sécheer la tente. On rencontrera plus tard sur la route des randonneurs qui ont installé leur bivouac au lac du Vallonet inférieur la nuit précédente et qui ont eu une bonne frayeur avec l’orage qui est passé juste au dessus d’eux. N’hésitez pas à consulter l’article concernant ce qu’il faut faire en cas d’orage en randonnée si besoin. Ceci dit, hors orages, ce spot est parfait pour dormir !

Baraquement de Viraysse sur le GR5

S’en suit une petite montée qui passe bien, d’environ 2km pour 200 m de D+, complètement exposée au soleil par contre. Quasiment en haut, nous tombons sur le baraquement de Viraysse, une ancienne caserne militaire, aujourd’hui en ruines. Nous y faisons un petit tour, en nous amusant à déduire les différents espaces de l’époque : le dortoir, la cuisine…

Ce baraquement est situé en contrebas de la batterie de Viraysse, perchée sur un éperon rocheux de la Tête de Viraysse. Édifiée entre 1885 et 1889, cette position fortifiée offrait une vue stratégique sur la frontière italienne et permettait d’anticiper d’éventuelles offensives ennemies. À son achèvement, elle constituait même l’un des ouvrages militaires les plus hauts de toutes les fortifications françaises !

Le saviez-vous ? Le baraquement servait à loger les troupes alpines, notamment des unités de chasseurs. Ce type d’hébergement répondait à une logique défensive mise en place à la fin du XIXe siècle : face aux tensions européennes croissantes, la France renforçait sa frontière alpine avec un vaste programme de fortifications.

L’armée maintenait ainsi des soldats en altitude, capables d’intervenir rapidement. Le baraquement resta utilisé jusqu’en 1940, date à laquelle la menace d’une invasion par l’Italie fasciste se concrétisa avec l’entrée de l’Italie dans la Seconde Guerre mondiale.

Nous redescendons en direction de Larche. Une belle pente de 5km avec 900 m de D-, ça tire pas mal dans les jambes ! On devine au loin le Mercantour, dernier parc national que nous traverserons sur notre Grande Traversée des Alpes ! Mais pour le moment, on descend et on a mal aux cuisses (rires).

Une fois arrivés au petit village de Larche, nous passons à l’office de tourisme pour demander les horaires de la navette qui va jusqu’au parking du Pont Rouge, aux portes du Mercantour. Elle est dans 1h, on en profite donc pour passer à l’épicerie-bar de Larche prendre du pain, puis on se pose à l’arrêt de bus après avoir rempli nos gourdes à la fontaine de l’église.

Bivouac au lac du Lauzanier sur la GTA

La navette entre Larche et Pont rouge, gratuite, dure environ 20 minutes et nous fait économiser 5km de marche pas forcément très agréable ! Il nous reste toutefois encore 5km de marche jusqu’au lac du Lauzanier où nous avons prévu de dormir. Le chemin de randonnée est très aménagé et il y a beaucoup de monde. Il y a même des marches pour monter, ça nous fait tout drôle !

Le cadre est cependant idyllique : une rivière, des sapins, des cascades, des montagnes et des marmottes. Vraiment un des plus beaux passages du GR5 selon nous ! Que demander de plus ? De vrais beaux spots de bivouacs dans ce vallon sur la Grande Traversée des Alpes !

Nous arrivons au lac du Lauzanier, c’est tout simplement magnifique. Il y a déjà pas mal de tentes installées, on se trouve un endroit assez plat avec un superbe point de vue en haut d’une petite bute. Des marmottes sifflent tout autour du lac et de nombreux randonneurs et randonneuses passent. Le paradis ! Cette nuit marque la dernière étape avant d’attaquer la dernière partie de la Grande Traversée des Alpes : Le Mercantour !

  • Grande Traversée des Alpes GR5 – Maurienne, Queyras et Ubaye – 3/4

    Bien plus à l'aise dans la nature que dans la ville, je pars en voyage itinérant dès que possible - souvent avec Pierre - que ce soit en rando ou à vélo !

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