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3 jours de rando-raquettes dans la vallée de la Clarée

Temps de lecture — 7 minutes

L’hiver est bel et bien là, et avec lui l’opportunité de chausser ses raquettes et de s’aventurer à travers les paysages immaculés que nous offrent les montagnes lorsqu’elles se drapent de leur manteau blanc. Certaines vallées se prêtent idéalement à la pratique de la randonnée en raquettes, comme c’est le cas en Clarée !

Infos pratiques

Itinéraire

L’itinéraire de ces 3 jours de rando-raquettes dans la vallée de la Clarée démarre à Névache, l’un de ses trois hameaux. Elle fait étapes dans deux chaleureux refuges : le refuge Ricou et celui du Chardonnet. Le parcours passe d’un versant de la vallée à l’autre et offre des paysages aux ambiances fort différentes : la première journée révèle de larges panoramas sur la vallée de la Clarée et le massif des Cerces, tandis que la deuxième vous emmène au cœur de ce dernier dans le vallon du Chardonnet, où vous marchez cette fois au pied des cîmes.  

Accès en transport en commun

Des bus quotidiens (compagnie Altigo, ligne 7) permettent de relier Briançon à Névache en environ 40 minutes. Pensez aussi au covoiturage qui reste une option pratique et peu coûteuse !

La vallée de la Clarée est une zone Natura 2000. Afin de préserver un maximum ce joyau naturel, n’oubliez pas vos déchets ! Bon à savoir : vous pouvez vous y rendre avec votre chien.

Jour 1 de notre rando-raquettes dans la vallée de la Clarée

J’ai découvert cette vallée il y a deux ans lors d’une randonnée itinérante en raquettes avec mon pote Arnaud et j’ai été marquée par sa beauté sauvage. J’ai d’ailleurs pu y observer un loup, alors que je dégustais un génépi sur la terrasse du refuge Laval ! Située au Nord du massif des Ecrins en plein cœur des Hautes-Alpes, elle se caractérise par son relief exceptionnel que lui confère l’impressionnant massif des Cerces, dont les cimes rocheuses semblent littéralement déchirer le ciel.

Encastrée dans un corridor de montagnes, l’ambiance y est très alpine. Non loin, l’emblématique mont Thabor attire de nombreux randonneurs, notamment pour en faire le tour par le GR57.

Montée au refuge Ricou

Nous nous garons à Névache, point de départ de notre randonnée en raquettes dans la vallée de la Clarée ! C’est dimanche, et le manque de place pour stationner témoigne de l’affluence qui vient profiter de cette magnifique vallée et de la météo particulièrement clémente du weekend.

Notre étape du jour sera courte : avec le temps de route pour rejoindre le point de départ, nous commençons la randonnée vers 13h, ce qui nous laisse seulement quelques heures pour explorer. Nous laissons donc notre véhicule au cœur du village et continuons à pied sur la départementale qui s’enfonce dans la vallée.

Nous nous rendons vite compte que celle-ci est plus recouverte de verglas que de neige. Nous décidons alors de troquer nos raquettes contre des petits crampons pour progresser plus aisément. Quelques courts sentiers nous permettent de couper les lacets, et nous atteignons rapidement la première chapelle, celle de Notre-Dame de Bon Secours. 

Notre comparatif des meilleures raquettes à neige 2024

Peu après, au niveau de la chapelle Sainte-Barbe, un sentier sur notre gauche nous invite à passer sur l’autre versant pour rejoindre le hameau de Fontcouverte à travers la forêt. Bien que cette option soit plus sauvage, nous décidons de la garder pour le retour et continuons sur la départementale, qui a l’avantage d’être ensoleillée (si on peut jalouser les collègues par un p’tit teint bronzé à notre retour, ma foi !). Nous croisons quelques groupements de bâtisses et d’autres chapelles en chemin. Les premières vues sur les sommets de la vallée de la Clarée se dévoilent, et nous nous sentons déjà bien loin du village.

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Premier pas dans la vallée de la Clarée

Arrivés à Fontcouverte, nous croisons l’auberge « La Fruitière » qui offre l’opportunité de faire une pause gourmande en cours de route. Nous passons notre tour, nos sacs à dos étant déjà bien remplis de provisions. Juste avant l’auberge, un sentier balisé sur notre droite nous permet de nous rapprocher de notre destination du jour, le refuge Ricou.

Nous quittons donc la départementale et chaussons nos raquettes car cette fois, la neige est bien présente sur cette piste peu fréquentée et bordée de mélèzes. Hoplà, on n’oublie pas de mettre nos petites cales pour commencer notre ascension sur cette rando-raquettes dans la vallée de la Clarée  !

La montée est régulière et au fur et à mesure, la vue sur les sommets du versant d’en face se dévoile, pour notre plus grand plaisir. Après avoir traversé le ruisseau du lac Laramon, la forêt se dissipe complètement, offrant ainsi un large panorama sur la vallée et ses sommets majestueux. Le refuge n’est alors plus très loin !

Nous croisons d’abord un premier chalet, puis un groupe de randonneurs enthousiastes qui nous recommandent chaudement de goûter la gaufre à la chantilly maison du refuge. Ces mots ne tombent pas dans l’oreille d’une sourde, et mes raquettes prennent alors une vive allure pour finir les dernières centaines de mètres qui nous séparent du grand plateau sur lequel se nichent le refuge et les autres bâtisses du hameau de Ricou.

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Montée vers le refuge Ricou

Fidèles à nos bonnes habitudes, nous commençons par déguster un petit verre sur la terrasse en admirant le panorama grandiose qui s’offre à nous, encadré par la crête du Diable d’un côté et par la pointe des Cerces de l’autre. J’en profite aussi pour discuter avec le gardien, Martin, afin de récolter quelques infos pour un guide que je suis en train d’écrire sur les randonnées et refuges dans les Alpes du Sud. Celui-ci m’informe que le refuge est déjà complet pour l’été qui arrive ! Un petit conseil donc, venez plutôt profiter du refuge en hiver, ou en automne quand la vallée se couvre des couleurs chatoyantes caractéristiques de la saison.

Le refuge Ricou est un chalet typique de montagne qui a été complètement rénové par les parents de son actuel gardien, fin des années 90. En 2019, il a entamé une transition énergétique grâce à l’installation d’une micro-centrale hydro-électrique, améliorant considérablement le confort sur place. Son intérieur est particulièrement chaleureux avec son feu de cheminée et ses petits dortoirs intimistes.

Sans perdre plus de temps, j’en profite également pour goûter cette fameuse gaufre-chantilly. Et je n’ai pas été déçue ! Nous faisons ensuite connaissance avec les autres randonneurs et tapons la carte avec eux en attendant le repas du soir. Le refuge n’est pas complet ce soir, et l’ambiance est calme et reposante.

Vers 19h, le festin commence par une soupe réconfortante suivie d’un excellent porc au thym et son gratin dauphinois, puis d’un gâteau poire-chocolat tout aussi savoureux en dessert. C’est incroyable comme une simple soupe peut apporter autant de chaleur et de réconfort après une journée passée dans le froid. Il est maintenant temps de se retirer pour une bonne nuit de sommeil, afin d’être en pleine forme pour la grande journée de randonnée qui nous attend demain !

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L’intérieur chaleureux du refuge Ricou

Jour 2 de notre rando-raquettes dans la vallée de la Clarée

Reposés et repus après une longue nuit de sommeil et un bon petit-déjeuner, nous partons de bonne heure pour entamer notre 2e jour de raquettes dans la vallée de la Clarée. L’itinéraire de la journée s’étale sur les deux versants de la vallée. La première partie se déroule sur le même versant que la veille, que nous continuons à parcourir en direction du massif des Cerces. Pour cette partie de l’itinéraire, pas de piste bien marquée : il faut s’aider de la carte et des traces de nos prédécesseurs pour avancer.

Assez-vite, nous apercevons le hameau de Laval en contrebas, qu’il nous faut rejoindre afin de passer sur l’autre versant et entamer la deuxième partie de la journée. Nous traversons le torrent de la Cula et percevons par delà le manteau neigeux son grondement, témoin de la force de son débit.C’est alors le moment d’amorcer notre longue descente vers Laval.

Nous voilà désormais au refuge de Laval niché en bas de la vallée. Sa terrasse extérieure est idéale pour la pause pique-nique, bien qu’il soit également possible de déguster d’excellents plats au refuge. Revigorés par nos deux tartines et quelques fruits (eh oui nous sommes des gens simples), nous empruntons un sentier qui s’éloigne progressivement de la départementale pour se rapprocher de la rivière, jusqu’à atteindre un pont nous permettant de la franchir et de passer ainsi sur l’autre versant de la vallée. 

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Juste avant de passer de l’autre côté de la rivière pour arpenter l’autre versant de la vallée

Vers le refuge du Chardonnet

L’atmosphère de cette rando-raquettes dans la vallée de la Clarée est ici remarquablement sauvage et les paysages contrastent fortement avec ceux du matin, lorsque nous étions à hauteur des sommets. Nous voilà maintenant à leurs pieds ! Nous passons devant les chalets abandonnés du « Rif-Tord » où une croix nous indique le début d’une piste menant directement au vallon du Chardonnet et son refuge, nous épargnant ainsi un détour par Fontcouverte et une montée plus exigeante.

Après une courte grimpette, nous passons les trois chalets du Queyrellin et entamons une ascension plus longue pour franchir la butte qui se dresse devant nous. La neige est ici moins tassée et la pente plus raide, rendant l’effort soutenu. Nous continuons de monter en longeant le ruisseau du Chardonnet en contre-bas, et petit à petit l’ambiance devient particulièrement alpine avec les falaises rocheuses qui se dressent devant nous. 

À la fin de l’ascension, nous atteignons un replat nous dévoilant un nouveau panorama de collines enneigées, dont la douce lumière du moment vient souligner les courbes. Cette rando-raquettes dans la vallée de la Clarée nous régale !

Un peu plus tard, deux majestueuses pointes rocheuses apparaissent : c’est la pointe de la Demi et le pic d’Ombière, signes que le refuge n’est plus très loin ! Nous cheminons le long de ces deux pics, seuls sur ce vaste plateau enneigé, avec une légère sensation d’être des explorateurs des pôles.

Une dernière petite montée nous conduit jusqu’au refuge. Cette fois-ci, il est plein à craquer et la salle commune fortement animée ! De grandes tablées joyeuses partagent des planches apéritives – qui ont l’air tout bonnement somptueuses – en attendant le repas. Lorsque l’heure du dîner arrive, les aide-gardiens nous informent des prévisions météo du lendemain ainsi que du menu qui nous attend. Une assiette colorée, du porc à la thaï pour être précis, ravit nos papilles ! Nous nous endormons dans notre dortoir de six, fatigués après cette belle journée passée en plein air.

Jour 3 de notre rando-raquettes dans la vallée de la Clarée

Au petit matin, de superbes couleurs enflamment le ciel. Pour cette dernière journée de rando-raquettes dans la vallée de la Clarée, nous entamons la descente à travers un sentier forestier. Nous commençons par quitter le refuge en suivant la trace de moto-neige laissée par le gardien. Les panoramas qui s’offrent à nous sont toujours aussi saisissants ! La pente s’accentue progressivement jusqu’à ce que nous atteignons le ruisseau du Raisin. Un pont verglacé nous permet de le franchir pour rejoindre le bois de Suly.

Retour au parking par le bois de Suly

Nous descendons à travers la forêt par un sentier agréable et peu exigeant grâce à la neige tassée par les passages précédents. De temps à autre, les mélèzes s’écartent pour dévoiler les sommets qui nous entourent. Peu avant d’atteindre les chalets de Laraux, nous dévions de la trace de moto-neige qui s’en va rejoindre la départementale, l’objectif étant d’éviter de reprendre le même itinéraire que l’aller.

Nous continuons plutôt sur les traces de ski et de raquettes de nos prédécesseurs, toujours dans la forêt. Quelques kilomètres plus loin, nous retrouvons la rivière de la Clarée et restons cette fois-ci de ce côté jusqu’au bout, le sentier offrant une ambiance bien plus sauvage que sur la départementale empruntée à l’aller.

En fin de parcours, nous rejoignons le pont du Rately qui nous invite à passer maintenant de l’autre côté de la Clarée. Le sentier nous mène à la chapelle Sainte-Barbe que nous reconnaissons. C’est la fin de cette superbe rando-raquettes dans la vallée de la Clarée  !

Bon à savoir

  • Vous constaterez que les distances sont relativement courtes : il faut presque compter le double d’effort et de temps en raquettes qu’en randonnée classique. Le poids de la neige alourdissant vos pas, celui-ci peut considérablement vous ralentir !
  • Vous pouvez louer des raquettes à Névache ou à l’Intersport de Briançon (par exemple). Pour plus d’aisance prenez-en avec cales : une fois mises, celles-ci vous permettent de diminuer les efforts en montée.
  • Equipez-vous d’un équipement de sécurité avalanche. Des packs de DVA, pelle et sonde sont disponibles à la location (type ARVA).
  • Bérengère Paternostre

    Bérengère est belge, biologiste et passionnée de rando. Depuis quelques mois, elle sillonne les Alpes du Sud dans l’optique de publier un guide qui regroupera un paquet d’itinéraires en boucle sur deux jours, avec nuit en refuge. Avec ce bouquin, elle veut permettre à un maximum de personnes de déconnecter de leurs quotidiens parfois très (trop ?) chargés en partant en weekend en montagne, sans devoir y consacrer trop de préparation, grâce aux tracés GPX et autres informations utiles qui y seront fournis. Le livre « randonnées-refuges dans les alpes du sud » sortira aux éditions Le Chemin des Crêtes au printemps 2024.

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