Avec ma copine Juliette, on est des mordus d’aventure en tout genre, et même si vous avez plus de chance de nous croiser sur un vélo, on adore aussi la randonnée à pied. Et on n’avait jamais fait d’itinérance en raquette, alors on s’est dit qu’une belle traversée de la Vanoise en raquettes en 3 jours en plein hiver, c’était un début correct pour s’initier !
Itinéraire, GPX et étapes
Topoguide

- Nombre de pages : 128 pages
- Date de sortie : 2 mars 2023
- Prix : 18,40€
Itinéraire, étapes et GPX
Le projet de la traversée de la Vanoise en raquettes, comme souvent, est lancé sur un coup de tête. À sa genèse : une promo sur un modèle de raquette TSL qui m’a donné l’idée ! Pourquoi attendre le printemps pour faire des rondes itinérantes alors qu’il y a des paysages extraordinaires à explorer et des refuges gardés pour dormir au chaud le soir !
En effet, c’est un peu impressionnant de partir comme ça en hiver, grimper en montagne avec un sport qu’on ne maîtrise pas (les raquettes), dans des conditions assez dure, en altitude !
L’objectif de cette traversée de la Vanoise en raquettes était de faire une aventure éco-responsable : exit la voiture. On a choisi de se rendre sur le lieu de la randonnée en train puis en stop ! C’est moins cher, plus écologique, et nettement plus fun ! Une fois la destination choisie, en fonction notamment des gares environnantes, on fait nos sacs, on check une dernière fois la météo, puis on fonce !

Traversée de la Vanoise en raquettes – 3 jours de refuge en refuge
On s’apprête à faire la traversée de la Vanoise en raquettes par le GR55 : 3 jours de refuge en refuge entre Pralognan-la-Vanoise et Tignes. Une rando qui peut se faire aussi bien en été, qu’en hiver avec des raquettes ou des skis de randonnée !
Nous avons pris l’option raquettes, car moins coûteuse en équipement, et plus accessible sans compétences techniques particulières.
Attention : Il faut être à l’aise avec la montagne, et être un minimum sportif, et je recommande fortement une première expérience en itinérance en randonnée l’été avant de se lancer dans ce genre d’aventure.


Jour 1 – De Pralognan-la-Vanoise au Refuge du col de la Vanoise
Train jusqu’à Moutier puis stop pour Pralognan-la-Vanoise
Trêve de bavardage : je vous embarque pour le récit de ces 3 journées de traversée de la Vanoise en raquettes !
On part très tôt de Paris en train : 6h46 pour être précis. Déambuler dans les rues de Paris et dans le métro avec nos gros sacs et les raquettes strappées à ces derniers à un petit quelque chose de jouissif : on est un peu des ovnis et je crois qu’on adore ça !
On arrive à Paris Gare de Lyon et on saute dans notre train ! C’est parti pour 3h de trajet en direction de Chambéry ! Puis un changement pour sauter dans un TER qui nous conduira 1h plus tard à Moutiers. On y arrive à 11h10.
Pour monter à Pralognan : deux options s’offrent à nous :
- Option 1 : Prendre l’altibus Moutiers – Pralognan la Vanoise
Prix : 15 € par personne – Sécurité : 100% - Option 2 : Faire du stop
Prix : 0€ – Sécurité : 90%
On mange un petit bout et on se lance dans la quête d’un carrosse en auto-stop vers 12h. Avant de venir, on nous avait dit que le stop marchait très bien dans la région. C’est peu dire. 3 minutes avec le pouce levé et nous voici déjà pris dans une voiture en route pour Pralognan !
Après avoir rencontré deux âmes merveilleuses, une nous a marqué : George, un ancien guide de montagne, photographe, spécialiste de Gypaète Barbu.

De Pralognan-la-vanoise au refuge des Barmettes
13h30 – Après avoir chaussé les raquettes, on commence la première ascension de notre traversée de la Vanoise en raquettes. Pour monter au refuge du col de la Vanoise depuis Pralognan, il y a deux options possibles encore une fois :
- Option 1 : Prendre deux télésièges qui vous approchent du refuge et permettent de gagner 600m de d+
Prix : 15 € par personne (forfait piéton demi-journée) – Facilité : 5/5 - Option 2 : Monter à pied depuis le bas des pistes
Prix : 0€ – Facilité 3/5
Si vous avez suivi jusqu’ici, vous aurez deviné l’option qu’on a choisi ! Option 2 bonne réponse : on a déjà économisé 30€ en deux heures, c’est fou ça !
On monte donc à pied depuis le bas des pistes ! C’est plus long et plus physique que l’approche en télésiège, et ça n’est sûrement pas la portion la plus fun de l’itinéraire, mais c’est assez marrant encore une fois d’être à contre-courant !


Après deux bonnes heures d’ascension, on arrive à mi-parcours au refuge des Barmettes, où vous pouvez prendre une boisson chaude si vous avez le temps ! Nous, on aurait peut-être dû éviter, car il était déjà 16h mais l’appel de la menthe sucrée était trop fort.
C’est ici, au Refuge des Barmettes, que vous commencerez l’ascension si vous prenez les 2 télésièges de l’option 1 sur votre traversée de la Vanoise en raquettes.
Du refuge des Barmettes au refuge du col de la Vanoise
On repart vers 17h pour la seconde partie de l’ascension.
On s’élance donc à nouveau pour quelques heures de grimpe dans la neige. Mais là, c’est différent. On s’enfonce dans la montagne. Place au silence de la montagne et au vent sifflant en fond. Ici, commence réellement l’aventure sur cette traversée de la Vanoise en raquettes. Très vite, on n’a plus de réseau téléphonique ni d’Internet et on comprend ce que cela signifie : la prudence est de mise.




Petit point prévention : Quand vous partez en montagne l’hiver, prenez toujours avec vous des DVA : Un détecteur de victimes d’avalanches pour pouvoir venir en assistance aux personnes avec vous en cas d’avalanche, ça peut sauver la vie.
Il faut aussi être munis d’une pelle et d’une sonde pour localiser et déneiger les victimes potentielles). Vous pouvez louer un Kit DVA dans les magasins de skis ou bien en acheter un !
Revenons à nos bouquetins ! On attaque la dernière ascension sauvage de cette première journée de traversée de la Vanoise en raquettes. La lumière diminue assez vite, et les pieds commencent à tirer après autant de mètres de D+ grimpés. À ce stade, impossible de faire demi-tour. On peut juste avancer et faire confiance à notre carte gps hors ligne.


Nous avons tracé notre itinéraire sur Komoot, mais vous pouvez aussi très bien utiliser une carte IGN, ou bien un GPS. La nuit commence à tomber, il est 19h30 et on finit enfin par apercevoir le refuge du col de la Vanoise. Sauvés ! Cette fichue cabane existe vraiment !
On y est accueillis à bras ouverts par notre ami Nicolas qui y travaille en tant que cuisinier, et Marie, une amie de Juliette. Ils étaient inquiets… Et à 30 minutes près, ils appelaient le PGHM (Pelotons de Gendarmerie de Haute Montagne) !

Tout va bien pour nous. Mais la prochaine fois, on pensera à prévenir de notre heure d’arrivée pour que personne ne s’inquiète ! On nous fait mettre les pieds sous la table et le repas est servi. On a mangé comme des rois, dans des quantités d’ours.
On ne lésine ni sur la quantité ni sur la qualité en refuge, ni sur l’inclusivité : il y avait des options végétariennes !
C’est repu, la panse tendue et les pieds encore un peu endoloris qu’on prend à 22 h le chemin des dortoirs pour une nuit réparatrice. Le réveil est fixé à 7h demain matin. Une grosse journée nous attend demain sur notre traversée de la Vanoise en raquettes.


Jour 2 – Du Refuge du col de la Vanoise au Refuge de la Leisse
7h00 – Biiiiiip Biiiip Bip bip Biiiiiip (c’est le réveil qui sonne.)
On saute du lit. Déterminés, à aller déguster le petit-déjeuner ! On ne peut que recommander de prendre les demi-pensions en refuge pendant votre traversée de la Vanoise en raquettes pour vous régaler et porter moins d’affaires.
Pour la nuit en refuge, comptez en moyenne 25 euros. Et pour la demi-pension, rajoutez environ 35 euros. C’est un coût certain, mais c’est aussi pour ça qu’on a économisé sur le bus et le télésiège !





Après donc un bon petit déjeuner copieux au refuge du Col de la Vanoise, on se prépare à entamer la deuxième journée de raquette. Au programme, initialement prévu : 11km et 600 de D+. Nous disons au revoir à nos copains qui eux allaient grimper la Grande Casse (plus haut sommet de la vanoise), puis on décolle dans la lumière diffuse du matin. Les paysages sont lunaires, littéralement.
On traverse une plaine d’un écrin blanc avec un vent de face soutenu qui soulève des cristaux de neige avec lui. Après une heure de marche sur du plat, aux anges, on aperçoit la vallée de la Leisse, notre prochain refuge y est niché quelque part ! Mais avant d’y arriver, on à un obstacle de taille. Une pente à + de 30% qui est à peu près praticable l’été, mais dont on nous a avertis qu’elle s’avérait être assez dangereuse en hiver.





Arrivé à côté, il paraît en effet impossible de s’y engager en raquettes. Le risque de glisser et de dévaler les 300m jusqu’en bas est trop grand. La pente étant trop raide, il faut la contourner. Ce “petit” détour nous rajoutera 3,6km de randonnée, soit 2h supplémentaire à notre journée, étant donné qu’on progresse à une vitesse moyenne de 1,8 km/h. Pas facile cette traversée de la Vanoise en raquettes !
Passé cette difficulté technique, la journée suit son cours, et on finit par arriver dans la vallée de la Leisse, cours d’eau qui descend plus bas. On remonte la pente douce de la vallée qui nous conduira jusqu’au refuge de la Leisse. On y arrive à 18h, c’est mieux qu’hier !


On y est accueilli par Charlotte, la gardienne du refuge de la Leisse qui nous installera dans ce lieu magnifique découpé en 3 chalets : Le chalet des gardiens + cuisine , la salle commune avec un poêle à bois, et le chalet dortoir avec une trentaine de couchages. On partagera le repas avec les 4 autres convives du soir et Charlotte. On passe un beau moment de convivialité, et on déguste encore un festin !
Puis direction les dortoirs pour une seconde nuit réparatrice. Le réveil est à nouveau programmé pour 7h00.



Jour 3 – Du Refuge de la Leisse à Tignes
Troisième et dernière journée de cette traversée de la Vanoise en raquettes ! On petit déjeune copieusement, on fait nos au revoir à Charlotte et à nos compagnons de la veille puis on file en direction de Tignes. Cette journée sera normalement la plus facile avec 10km et 300 de D+ seulement. La météo est au beau fixe, et il fait même assez vite chaud !
Après deux petites heures de montée, douce, on atteint le point culminant de notre traversée de la Vanoise en raquettes : Le col de la Leisse qui culmine à 2750m. Dans la vallée d’à côté se trouve le glacier de la Grande-Motte, ou jadis, on pouvait skier toute l’année. La station de Tignes est elle aussi victime qui réchauffement climatique et n’est maintenant plus ouverte l’été.
On entame la redescente et on aperçoit vite des pistes de ski. Au loin, dans sa corolle de nuages, tel un géant éternel, se dresse le mont-blanc. Je crois que c’est une des premières fois que je le vois en vrai.
Sensations.




La descente par les pistes de ski permet un retour à la réalité un peu doux. On est de nouveau observés par des regards béats. “ Ils n’ont pas compris le principe de la glisse ces deux-là ! “ (Doivent se dire les skieurs.)
Je suis tenté d’expérimenter la descente de pente sur les fesses, en surélevant les raquettes, et en m’aidant de mes deux bâtons de rando, et ça marche ! (A ne pas faire dans les pentes à 50% avec 300m de descentes et des rochers je précise !) On arrive après cette courte journée à 13h30 à Val Claret, le quartier le plus haut en altitude de Tignes. Puis on redescend à l’aide de deux navettes gratuites successives à Tignes 1800, ou nous nous essaierons au stop à nouveau pour redescendre à Bourg-Saint-Maurice.
Succès !
En 5 minutes encore, nous sommes re-descendus par une gentille personne ! Une fois tout en bas, et avant de sauter dans le train pour Paris, on fait un ravitaillement hédoniste : 1kg de Beaufort pour rapporter à Rennes, et une tartelette à la myrtille. De quoi nous sustenter pour les 5 heures de train qui nous attendent.
Cette aventure hivernale de traversée de la Vanoise en raquettes, épique à nos yeux, s’arrête donc ici. Et c’est des paysages blancs pleins la tête qu’on s’imagine déjà la prochaine, avec impatience…


Organiser sa traversée de la Vanoise en raquettes
La Vanoise est un terrain de jeu exceptionnel pour une traversée hivernale en raquettes. Sauvage, immaculée, elle propose de magnifiques itinéraires accessibles aux randonneurs expérimentés.
Quand partir ?
De février à début avril, lorsque l’enneigement est optimal et que les conditions météo deviennent plus stables. Toujours vérifier le bulletin avalanche (Météo France) avant de partir faire la traversée de la Vanoise en raquettes.
Itinéraires possibles
- Traversée courte : 2 à 3 jours, entre Pralognan-la-Vanoise et Termignon, en passant par les vallées du Doron et d’Arcellaz.
- Parcours plus ambitieux : traversée vers Modane en 4 jours, avec nuits en refuges non gardés.
Matériel indispensable
- Raquettes adaptées, bâtons télescopiques
- Sac de couchage chaud (si refuges d’hiver)
- Kit de sécurité : DVA, pelle, sonde
- Cartes IGN Top25, GPS ou application fiable



Les refuges de la Vanoise en hiver
Certains refuges du Parc national de la Vanoise restent ouverts en mode non gardé alors que certains restent gardées même en hiver. Pensez à vous renseigner en amont de votre traversée de la Vanoise en raquettes en appelant les refuges ou vérifiant les sites web !
Conseils pratiques
- S’entraîner physiquement avant la traversée
- Partir léger mais équipé
- Toujours prévoir un plan B selon l’état de la neige et la météo
- Informer un proche de son itinéraire
Bien préparée, la traversée de la Vanoise en raquettes offre une aventure unique, loin du monde, au cœur d’un des plus beaux massifs de France !
